Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/297

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Mais, direz-vous, c’est une tradition ; cela se fait peut-être tous les jours.

— Non, madame ; j’ai vu, Dieu aidant, une centaine de fois le Barbier de Séville, et je n’ai jamais vu cette sortie.

— Eh bien, direz-vous encore, c’est une idée de mademoiselle Mars.

— Eh ! que m’importe ? c’est charmant. Et songez que d’oser le faire, d’oser tenir ainsi le spectateur en haleine, au moment où l’entr’acte commence, d’oser rester quand tout le monde va se lever, quand on n’a plus rien à dire, quand les garçons de café brûlent de crier leur limonade, ma foi, oser cela, le faire et réussir, c’est quelque chose.

Cette lettre n’a point de date ; mais il y est question de mademoiselle Plessy, qui a joué pour la première fois le Barbier de Séville à la Comédie-Française le 20 mai 1836. — L’autographe contient un dessin à la plume qui représente Rosine en scène, lisant le billet de Lindor ; à gauche on voit l’ouverture d’une loge de rez-de-chaussée par où sort la tête d’Alfred de Musset.