Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Œuvres posthumes.djvu/326

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nous promenons, — les meilleurs amis du monde, — et il paraît apprendre avec plaisir que j’ai payé ma place, si bien que nous devons souper ensemble vendredi. Il m’a semblé que quelques personnes nous regardaient avec un peu de surprise.

Voilà mes deux carambolages. Ce n’est pas grand’chose, comme vous voyez ; mais j’ai pensé que cela vous amuserait peut-être.

Vous savez que le petit s’en est allé, peut-être pour longtemps. Cela m’a fait beaucoup plus de peine que je n’en ai eu l’air. Non seulement j’aime beaucoup mon frère ; mais c’est mon ami, et il a eu, dans ces derniers jours d’ennui, tant de soins, tant de pitié pour moi, que son absence me laisse terriblement seul. Que de choses se sont éloignées de moi, cette année !

Adieu, marraine, aimez-moi un peu, aimez-moi le plus possible. J’ai froid au cœur, j’ai bien besoin qu’on m’aide un peu à vivre.

23 novembre 1842.