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XXXIV

À SON FRÈRE.


Veux-tu, mon cher ami, m’envoyer la Nouvelle Héloïse de J.-J. ? — J’en ai besoin pour mon présent travail.

Mon oncle est à dîner ici. Je suis dans une perplexité atroce, ayant deux sujets tout prêts pour Rachel (tu sais que je lui fais une pièce, — n’en dis rien —), et ne sachant par lequel commencer. Le temps me presse horriblement. Tu me rendrais un grand service si tu pouvais m’en donner ton avis, et tu en serais excellent juge, car ce dont il s’agit n’est pas tant de savoir lequel des deux est le meilleur, mais le plus à propos pour ma gloire et mon escarcelle. Si tu avais un moment, ce soir, pour venir, ce serait charmant ; — mais quand tu voudras. — Je serais allé te trouver, mais depuis dix jours je ne bouge.

À toi.
Alf. M.

Il hésitait entre le sujet de Faustine et celui du Comte d’Essex, dont il avait un plan dans ses papiers. — Cette lettre, qui ne porte point de date, est du mois de septembre 1851.