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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/159

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d’un étudiant en vacance qui se grise un jour de grand dîner, de perdre la tête et de lutter avec le vin ; moi, mon caractère est d’être ivre ; ma façon de penser est de me laisser faire, et je parlerais au roi en ce moment, comme je vais parler à ta belle.

Cœlio.

Je ne sais ce que j’éprouve. — Non, ne lui parle pas.

Octave.

Pourquoi ?

Cœlio.

Je ne puis dire pourquoi ; il me semble que tu vas me tromper.

Octave.

Touche là2. Je te jure sur mon honneur que Marianne sera à toi, ou à personne au monde, tant que j’y pourrai quelque chose.

Cœlio sort. — Entre Marianne. Octave l’aborde.
Octave.

Ne vous détournez pas, princesse de beauté ; laissez tomber vos regards sur le plus indigne de vos serviteurs.

Marianne.

Qui êtes-vous ?

Octave.

Mon nom est Octave ; je suis cousin de votre mari.

Marianne.

Venez-vous pour le voir ? entrez au logis, il va revenir.