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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/233

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Fantasio.

Même de prendre la lune avec les dents ?

Spark.

Cela ne m’amuserait pas.

Fantasio.

Ah ! ah ! qu’en sais-tu ? Prendre la lune avec les dents n’est pas à dédaigner. Allons jouer au trente et quarante.

Spark.

Non, en vérité.

Fantasio.

Pourquoi ?

Spark.

Parce que nous perdrions notre argent.

Fantasio.

Ah ! mon Dieu ! qu’est-ce que tu vas imaginer là ! Tu ne sais quoi inventer pour te torturer l’esprit. Tu vois donc tout en noir, misérable ? Perdre notre argent ! tu n’as donc dans le cœur ni foi en Dieu ni espérance ? tu es donc un athée épouvantable, capable de me dessécher le cœur et de me désabuser de tout, moi qui suis plein de sève et de jeunesse !

Il se met à danser.
Spark.

En vérité, il y a de certains moments où je ne jurerais pas que tu n’es pas fou.

Fantasio, dansant toujours.

Qu’on me donne une cloche ! une cloche de verre !