Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/358

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Perdican.

À quoi sert de se quereller, quand le raccommodement est impossible ? Le plaisir des disputes, c’est de faire la paix.

Camille.

Êtes-vous convaincu que je ne veuille pas la faire ?

Perdican.

Ne raillez pas ; je ne suis pas de force à vous répondre.

Camille.

Je voudrais qu’on me fît la cour ; je ne sais si c’est que j’ai une robe neuve, mais j’ai envie de m’amuser. Vous m’avez proposé d’aller au village, allons-y, je veux bien, mettons-nous en bateau ; j’ai envie d’aller dîner sur l’herbe, ou de faire une promenade dans la forêt. Fera-t-il clair de lune, ce soir ? Cela est singulier, vous n’avez plus au doigt la bague que je vous ai donnée.

Perdican.

Je l’ai perdue.

Camille.

C’est donc pour cela que je l’ai trouvée ; tenez, Perdican, la voilà.

Perdican.

Est-ce possible ? Où l’avez-vous trouvée ?

Camille.

Vous regardez si mes mains sont mouillées, n’est-ce