Je n’entends rien à tout cela, et je ne mens jamais. Je t’aime Camille, voilà tout ce que je sais.
Vous dites que vous m’aimez, et vous ne mentez jamais ?
Jamais.
En voilà une qui dit pourtant que cela vous arrive quelquefois.17
- [Elle lève la tapisserie ; Rosette paraît dans le fond, évanouie sur une chaise.]
Que répondrez-vous à cette enfant, Perdican, lorsqu’elle vous demandera compte de vos paroles ? Si vous ne mentez jamais, d’où vient donc qu’elle s’est évanouie en vous entendant me dire que vous m’aimez ? [Je vous laisse avec elle ; tâchez de la faire revenir.]
- Elle veut sortir.
Un instant, Camille, écoutez-moi.
Que voulez-vous me dire ? c’est à Rosette qu’il faut parler. Je ne vous aime pas, moi ; je n’ai pas été chercher par dépit cette malheureuse enfant au fond de sa chaumière, pour en faire un appât, un jouet ; je n’ai pas répété imprudemment devant elle des paroles brûlantes adressées à une autre ; je n’ai pas feint de jeter au vent pour elle le souvenir d’une amitié chérie ; je ne lui