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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies I.djvu/85

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Lionel.

Mauvais cœur que tu es ! pour tout l’or du monde, je ne voudrais pas changer de maître.

Césario.

Bah ! je ne suis pas le seul ; l’atelier est d’une tristesse ! Julietta n’y veut plus poser. Et comme on rit chez Pontormo ! toute la journée on fait des armes, on boit, on danse. Adieu, Lionel, au revoir.

Damien.

Dans quel temps vivons-nous ! [Ah ! monsieur, notre pauvre ami est bien à plaindre. Soupez-vous avec nous ?

Ils sortent.
Cordiani, seul.

N’est-ce pas André que j’aperçois là-bas entre ces arbres ? il cherche ; le voilà qui approche. Holà, André ! par ici !

André, entrant.

Sommes-nous seuls ?

Cordiani.

Seuls.]

André.

Vois-tu ce stylet, Cordiani ? Si maintenant je t’étendais à terre d’un revers de ma main, et si je t’enterrais au pied de cet arbre, là, dans ce sable où voilà ton ombre, le monde n’aurait rien à me dire ; j’en ai le droit, et ta vie m’appartient.

Cordiani.

Tu peux le faire, ami, tu peux le faire.