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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/12

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LORENZACCIO.



Scène II

Une rue. — Le point du jour. — Plusieurs masques sortent d’une maison illuminée.
UN MARCHAND DE SOIERIES et UN ORFÈVRE ouvrent leur boutique.
Le marchand de soieries.

Hé ! hé ! père Mondella, voilà bien du vent pour mes étoffes.

Il étale ses pièces de soie.
L’orfèvre, bâillant.

C’est à se casser la tête ! Au diable leur noce ! Je n’ai pas fermé l’œil de la nuit.

Le marchand.

Ni ma femme non plus, voisin ; la chère âme s’est tournée et retournée comme une anguille. Ah ! dame ! quand on est jeune, on ne s’endort pas au bruit des violons.

L’orfèvre.

Jeune ! jeune ! cela vous plaît à dire. On n’est pas jeune avec une barbe comme celle-là ; et cependant Dieu sait si leur damnée de musique me donne envie de danser !

Deux écoliers passent.
Premier écolier.

Rien n’est plus amusant. On se glisse contre la porte au milieu des soldats, et on les voit descendre