Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/236

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mère a apprise de la sienne ? Quand un mari se fie à sa femme, il garde pour lui les mauvais propos, et quand il est sûr de son fait, il n’a que faire de la consulter. Quand on a des doutes, on les lève ; quand on manque de preuves, on se tait ; et quand on ne peut pas démontrer qu’on a raison, on a tort. Allons ! venez ; sortons d’ici.

Maître André.

C’est donc ainsi que vous le prenez ?

Jacqueline.

Oui, c’est ainsi ; marchez, je vous suis.

Maître André.

Et où veux-tu que j’aille à cette heure ?

Jacqueline.

En justice.

Maître André.

Mais, Jacqueline…

Jacqueline.

Marchez, marchez ; quand on menace, il ne faut pas menacer en vain.

Maître André.

Allons, voyons ! calme-toi un peu.

Jacqueline.

Non ; vous voulez me mener en justice, et j’y veux aller de ce pas.

Maître André.

Que diras-tu pour ta défense ? dis-le-moi aussi bien maintenant.