Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/252

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giroflées. Voyez la belle différence ! Avec tes idées romanesques, tu deviendras fou à lier. Allons ! rentrons ; à quoi penses-tu ? il est l’heure de travailler.

Fortunio.

Je voudrais bien avoir été avec Landry cette nuit dans l’étude.

Ils sortent. Entrent Jacqueline et sa servante.
Jacqueline.

Nos prunes seront belles cette année, et nos espaliers ont bonne mine. Viens donc un peu de ce côté-ci[, et asseyons-nous sur ce banc].

La Servante.

C’est donc que madame ne craint pas l’air, car il ne fait pas chaud ce matin.

Jacqueline.

En vérité, depuis deux ans que j’habite cette maison, je ne crois pas être venue deux fois dans cette partie du jardin. Regarde donc ce pied de chèvrefeuille. Voilà des treillis bien plantés pour faire grimper les clématites.

La Servante.

Avec cela que madame n’est pas couverte ; elle a voulu descendre en cheveux.

Jacqueline.

Dis-moi, puisque te voilà : qu’est-ce que c’est donc que ces jeunes gens qui sont là dans la salle basse ? Est ce que je me trompe ? Je crois qu’ils nous regardent ; ils étaient tout à l’heure ici.