Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/288

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

est arrivé ! Du moment qu’on se fie à vous, il faut souffler sur le chandelier.

Jacqueline.

Qui peut savoir ce qui arrivera ? Avec ce caractère-là il n’y a jamais rien de sûr, et il faut garder sous la main de quoi se tirer d’embarras.

Fortunio, de même.

Qu’ils fassent de moi leur jouet, ce ne peut être sans motif. Toutes ces paroles sont des énigmes.

Clavaroche.

Je suis d’avis de le congédier.

Jacqueline.

Comme vous voudrez. Dans tout cela, ce n’est pas moi que je consulte. Quand le mal serait nécessaire, croyez-vous qu’il serait de mon choix ? Mais qui sait si demain, ce soir, dans une heure, ne viendra pas une bourrasque ? Il ne faut pas compter sur le calme avec trop de sécurité.

Clavaroche.

Tu crois ?11

[Fortunio, de même.

Sang du Christ ! il est son amant.

Clavaroche.

Faites-en, du reste, ce que vous voudrez. Sans évincer tout à fait le jeune homme, on peut le tenir en haleine, mais d’un peu loin, et le mettre aux lisières. Si les soupçons de maître André lui revenaient jamais en tête, eh bien ? alors, on aurait à portée votre M. For-