Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/346

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Valentin.

Il le faut, mon oncle ; c’est indispensable.

Van Buck.

Eh bien ! soit, je te le promets.

Valentin.

Si vous voulez que j’épouse mademoiselle de Mantes, il n’y a pour cela qu’un moyen : c’est de me donner la certitude qu’elle ne me mettra jamais aux mains la paire de gants dont nous parlions.

Van Buck.

Et que veux-tu que j’en sache ?

Valentin.

Il y a pour cela des probabilités qu’on peut calculer aisément. Convenez-vous que, si j’avais l’assurance qu’on peut la séduire en huit jours, j’aurais grand tort de l’épouser ?

Van Buck.

Certainement. Quelle apparence ?…

Valentin.

Je ne vous demande pas un plus long délai. La baronne ne m’a jamais vu, non plus que sa fille ; vous allez faire atteler, et vous irez leur faire visite. Vous leur direz qu’à votre grand regret, votre neveu reste garçon ; j’arriverai au château une heure après vous, et vous aurez soin de ne pas me reconnaître ; voilà tout ce que je vous demande ; le reste ne regarde que moi.