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ACTE II, SCÈNE I.

C’est un honnête homme, il n’y a rien à lui dire, et son argent est parfaitement gagné ; il a mis sa roue dans le fossé avec une constance héroïque. [Je me suis démis le bras, c’est ma faute, mais] j’ai versé, et je ne me plains pas. Au contraire, j’en suis bien aise ; cela donne aux choses un air de vérité qui intéresse en ma faveur.

Van Buck.

Que vas-tu faire ? et quel est ton dessein ?

Valentin.

Je ne viens pas du tout ici pour épouser mademoiselle de Mantes, mais uniquement pour vous prouver que j’aurais tort de l’épouser. Mon plan est fait, ma batterie pointée, et jusqu’ici tout va à merveille. Vous avez tenu votre promesse comme Régulus ou Hernani. Vous ne m’avez pas appelé mon neveu, c’est le principal et le plus difficile ; me voilà reçu, [hébergé, couché dans une belle chambre verte, de la fleur d’orange sur ma table, et des rideaux blancs à mon lit.] C’est une justice à rendre à votre baronne, elle m’a aussi bien recueilli que mon postillon m’a versé. Maintenant il s’agit de savoir si tout le reste ira à l’avenant. Je compte d’abord faire ma déclaration, secondement écrire un billet…

Van Buck.

C’est inutile ; je ne souffrirai pas que cette mauvaise plaisanterie s’achève.