Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/382

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tête sera sur mes épaules, je m’opposerai à cette action infâme et à ses horribles conséquences.

Valentin.

Soyez-en sûr, je n’en démordrai pas ; j’en jure par ma juste colère et par la nuit qui me protégera. Tant que j’aurai du papier et de l’encre, et qu’il me restera un louis dans ma poche, je poursuivrai et achèverai mon dessein, quelque chose qui puisse en arriver.

[Van Buck.

N’as-tu donc plus ni foi ni vergogne, et se peut-il que tu sois mon sang ? Quoi ! ni le respect pour l’innocence, ni le sentiment du convenable, ni la certitude de me donner la fièvre, rien n’est capable de te toucher !

Valentin.

N’avez-vous donc ni orgueil ni honte, et se peut-il que vous soyez mon oncle ? Quoi ! ni l’insulte que l’on nous fait, ni la manière dont on nous chasse, ni les injures qu’on vous a dites à votre barbe, rien n’est capable de vous donner du cœur !]

Van Buck.

Encore si tu étais amoureux ! si je pouvais croire que tant d’extravagances partent d’un motif qui eût quelque chose d’humain ! Mais non, tu n’es qu’un Lovelace, tu ne respires que trahisons, et la plus exécrable vengeance est ta seule soif et ton seul amour.

Valentin.

Encore si je vous voyais pester ! si je pouvais me dire