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Scène II


[Au château. Un salon.]


Entrent LA BARONNE et L’ABBÉ.
[La Baronne.

Dieu soit loué, ma fille est enfermée ! Je crois que j’en ferai une maladie.

L’Abbé.

Madame, s’il m’est permis de vous donner un conseil, je vous dirai que j’ai grandement peur. Je crois avoir vu en traversant la cour un homme en blouse et d’assez mauvaise mine, qui avait une lettre à la main.

La Baronne.

Le verrou est mis ; il n’y a rien à craindre. Aidez-moi un peu à ce bal ; je n’ai pas la force de m’en occuper.]

L’Abbé.

Dans une circonstance aussi grave, ne pourriez-vous retarder vos projets ?

La Baronne.

Êtes-vous fou ? Vous verrez que j’aurai fait venir tout le faubourg Saint-Germain de Paris, pour le remercier et le mettre à la porte ! Réfléchissez donc à ce que vous dites.

L’Abbé.

Je croyais qu’en telle occasion on aurait pu, sans blesser personne…