Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/389

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L’Abbé.

Mademoiselle, je ne le puis sans autorisation préalable.

Cécile, de même.

La clef est là, sous le coussin de la causeuse ; vous n’avez qu’à la prendre, et vous m’ouvrirez.

L’Abbé, prenant la clef.

Vous avez raison, mademoiselle, la clef s’y trouve effectivement ; mais je ne puis m’en servir d’aucune façon, bien contrairement à mon vouloir.

Cécile, de même.

Ah, mon Dieu ! je me trouve mal !

L’Abbé.

Grand Dieu ! rappelez vos esprits. Je vais quérir madame la baronne. Est-il possible qu’un accident funeste vous ait frappée si subitement ? Au nom du ciel ! mademoiselle, répondez-moi, que ressentez-vous ?

Cécile, de même.

Je me trouve mal ! je me trouve mal !

L’Abbé.

Je ne puis laisser expirer ainsi une si charmante personne. Ma foi ! je prends sur moi d’ouvrir ; on en dira ce qu’on voudra.

Il ouvre la porte.
Cécile.

Ma foi, l’abbé, je prends sur moi de m’en aller ; on en dira ce qu’on voudra.

Elle sort en courant.