Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies II.djvu/90

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Pierre.

Qui dit cela ? Te voilà ici, toi, Lorenzaccio !

Il s’approche de son père.

Quand donc fermerez-vous votre porte à ce misérable ? ne savez-vous donc pas ce que c’est, sans compter l’histoire de son duel avec Maurice ?

Philippe.

C’est bon, je sais tout cela. Si Lorenzo est ici, c’est que j’ai de bonnes raisons pour l’y recevoir. Nous en parlerons en temps et lieu.

Pierre, entre ses dents.

Hum ! des raisons pour recevoir cette canaille ? Je pourrais bien en trouver, un de ces matins, une très bonne aussi pour le faire sauter par les fenêtres. Dites ce que vous voudrez, j’étouffe dans cette chambre de voir une pareille lèpre se traîner sur nos fauteuils.

Philippe.

Allons, paix ! tu es un écervelé ! Dieu veuille que ton coup de ce soir n’ait pas de mauvaises suites pour nous ! Il faut commencer par te cacher.

Pierre.

Me cacher ! Et au nom de tous les saints, pourquoi me cacherais-je ?

Lorenzo, à Thomas.

En sorte que vous l’avez frappé à l’épaule ? Dites-moi donc un peu…

Il l’entraîne dans l’embrasure d’une fenêtre ; tous deux s’entretiennent à voix basse.