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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/12

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Chavigny, se levant.

Vous savez, ma chère, que je vous laisse libre et que vous sortez quand il vous plaît. Vous trouverez juste que ce soit réciproque. Quelle surprise me destinez-vous ?

Mathilde.

Rien ; je n’ai pas dit ce mot-là, je crois.

Chavigny.

Je me trompe donc, j’avais cru l’entendre. Avez-vous là ces valses de Strauss ? Prêtez-les-moi, si vous n’en faites rien.

Mathilde.

Les voilà ; les voulez-vous maintenant ?

Chavigny.

Mais, oui, si cela ne vous gêne pas. On me les a demandées pour un ou deux jours. Je ne vous en priverai pas longtemps.

Mathilde.

Est-ce pour madame de Blainville ?

Chavigny, prenant les valses.

Plaît-il ? Ne parlez-vous pas de madame de Blainville ?

Mathilde.

Moi ! non. Je n’ai pas parlé d’elle.

Chavigny.

Pour cette fois j’ai bien entendu.

Il se rassoit.

Qu’est-ce que vous dites de madame de Blainville ?

Mathilde.

Je pensais que mes valses étaient pour elle.