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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/182

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Le marquis.

Eh bien ! que dites-vous de cette affaire-là ? Ne fais-je pas bien ?

Le baron.

Quelle affaire ?

Le marquis.

Oh, mon Dieu ! je sais bien ce que vous m’allez dire. Vous n’avez jamais pu la souffrir, vous vous êtes brouillé avec elle, vous lui avez fait un procès ; eh bien ! je vous le demande, qu’est-ce qu’on gagne à ces choses-là ? Votre avocat a fait de belles phrases pour un méchant quartier de vigne ; le voilà maintenant au parlement. Ses discours n’ont pas le sens commun. On dit que c’est de la grande politique, moi je prétends qu’il n’en a point du tout, et vous verrez que la loi sera rejetée.

Le baron.

De quoi venez-vous me parler ? Il s’agit ici de choses sérieuses et qui réclament toute votre attention.

Le marquis.

S’il en est ainsi, vous n’avez qu’à dire. Parlez, monsieur, je vous écoute.

Le baron.

Il s’agit de notre ambassade. Avez-vous lu ce que je vous ai mandé ?

Le marquis.

De notre ambassade ? oui, sans doute ; je suis toujours aux ordres du roi.