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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/188

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Le marquis.

Non pas ; mon sort se décide aujourd’hui.

Le baron.

Vous n’y pensez pas, mon ami.

Le marquis.

J’y pense très fort, car je ne partirai qu’après et selon sa réponse.

Le baron.

Mais que cette réponse soit bonne ou mauvaise, qu’a-t-elle à faire avec notre ambassade ? Vous ne voulez pas, je suppose, emmener la comtesse ?

Le marquis.

Pourquoi non, si elle y consent ?

Le baron.

Miséricorde ! une femme en voyage ! Des chapeaux, des robes, des femmes de chambre, une pluie de cartons, des nuits d’auberge, des cris pour un carreau cassé !

Le marquis.

Vous parlez là de bagatelles.

Le baron.

Je parle de ce qui est convenable, et ceci ne l’est pas du tout. Il n’est point dit, dans les lettres que j’ai, que vous emmèneriez une femme, et je ne sais si on le trouverait bon.

Le marquis.

C’est ce dont je me soucie fort peu.