Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/235

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Le notaire.

Comment ! il est midi passé.

Calabre.

Alors elle ne tardera guère.

Le notaire.

Et M. de Steinberg, est-il levé, lui ?

Calabre.

Il est à la chasse.

Le notaire.

À la chasse ! Voilà, en vérité, une plaisante manière de se marier. On me fait dresser un contrat, on me fait venir à une heure expresse, et quand j’arrive, madame dort et monsieur court les champs. Vous conviendrez, mon cher monsieur Calabre…

Calabre.

C’est qu’il faut vous imaginer, mon cher monsieur Capsucefalo, que nous ne vivons pas comme tout le monde. Madame est une artiste, vous savez.

Le notaire.

Oui, une grande artiste ; elle chante fort bien. Je ne l’ai jamais entendue elle-même, mais je l’ai ouï dire, vous comprenez.

Calabre.

Justement, c’est qu’elle a chanté cette nuit jusqu’à trois heures du matin. Aimez-vous la musique, monsieur Capsucefalo ?

Le notaire.

Certainement, monsieur Calabre, autant que mes