Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/240

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Steinberg.

Quoi ?

Calabre.

Rien, monsieur, je n’ai rien à dire.

Steinberg.

Parlerez-vous, quand je l’ordonne ?

Calabre.

Eh bien ! monsieur, à vous dire vrai, cela me fait de la peine. Elle vous aime tant !

Steinberg.

Elle m’aime tant !

Calabre.

Oh ! oui, monsieur, presque autant que je vous aime. Si vous saviez, quand vous n’êtes pas là, que de questions elle me fait, et que de petits cadeaux de temps en temps, pour tâcher de savoir ce que vous dites, ce que vous pensez au fond du cœur, si vous l’aimez toujours, si vous lui êtes fidèle… Vous m’accusez d’être bavard… Eh bien ! monsieur, demandez-lui comment je parle de mon maître, et si jamais la moindre indiscrétion… Voilà pourquoi j’ose dire que cela me fait de la peine, quand je sais qu’elle en a, oui, monsieur, et quand elle pleure… Mais enfin, puisque vous allez l’épouser…

Steinberg.

Calabre ! mon pauvre vieux Calabre !

Calabre.

Plaît-il, monsieur ?