Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/243

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Steinberg.

Eh ! pas plus tard qu’hier cela m’est arrivé.

Calabre.

Chez la princesse ? Et vous avez perdu…

Steinberg.

Cinq cents louis. Ce n’est pas là ce qui me ruine, je vais les payer ce matin, et je compte bien prendre ma revanche ; mais, je te le dis, je suis ruiné, je n’ai plus le sou, je n’ai plus de quoi vivre.

Calabre.

Si une pareille chose pouvait être vraie, et si monsieur le baron se trouvait gêné, j’ai quelques petites économies…

Steinberg.

Je te remercie, je n’en suis pas encore là. Tu n’as pas compris ce que je voulais dire. Ma fortune étant à moitié perdue…

Calabre.

Il me semble alors que ce serait le cas…

Steinberg.

De me marier, n’est-il pas vrai ? D’autres que toi pourraient me donner ce conseil, d’autres que moi pourraient le suivre. Voilà justement le motif, la raison impossible à dire, mais impossible à oublier, qui me force à quitter Bettine.

Calabre.

Quitter madame ? est-ce vrai ?…