Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/290

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Bettine.

Oui. Il ne m’aime plus assez pour accepter de moi un service ; mais, croyant qu’il vient d’elle, il n’osera refuser. Allons, Calabre, dépêche-toi ; nous n’avons pas de temps à perdre.

Calabre.

Mais, madame, pensez donc que cette somme est considérable, et que vous disiez ce matin même au notaire que votre fortune ne l’était guère…

Bettine.

C’est bon, c’est bon. Ne t’inquiète pas.

Un domestique, entrant.

Monsieur le marquis Stéfani demande si madame veut le recevoir.

Bettine.

Stéfani !

Après un silence.

Oui, sans doute, qu’il vienne. Allons, Calabre, tu n’es pas parti ?

Calabre.

Hélas ! madame…

Bettine.

Ne t’inquiète pas, te dis-je. Je t’ai entendu tantôt, il me semble, offrir quinze mille francs à ton maître ?

Calabre.

Oui, madame, et s’il se pouvait…

Bettine.

En possèdes-tu beaucoup davantage ?