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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/308

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Bettine.

Stéfani ! songez que je l’ai aimé.

Le marquis.

C’est juste, je vous demande pardon. Je n’ai pas les mêmes raisons que vous pour le ménager. Ainsi donc, cher monsieur Calabre, vous dites qu’on est jaloux de moi ?

Calabre.

Oui, monsieur.

Le marquis.

En vérité ? Eh bien ! cela me fait plaisir, cela me rajeunit. — Ah ! on est jaloux de moi !

Après un silence.

Eh bien ! morbleu ! il a raison. — Bettine, écoutez-moi. Vous avez aimé, vous vous êtes trompée, vous avez fait un mauvais choix, vous en portez la peine ; cela est fâcheux, mais cela arrive aux plus honnêtes gens, c’est même à eux que cela ne manque guère. Si maintenant vous avez quelque rancune, et la moindre disposition à courir en poste après le passé, je suis tout prêt et je vous aiderai très volontiers à prendre une revanche qui vous est bien due. Si je n’ai plus le pied assez leste pour me jeter dans une valse, je l’ai encore, Dieu merci, assez ferme pour soutenir un coup d’épée, et je serais ravi de rendre à ce monsieur celui que j’ai reçu autrefois pour vous.

Bettine.

Mon ami…