Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/377

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La Reine.

Eh bien ! petites indiscrètes, petites bavardes, vous voilà encore, selon votre habitude, importunant ce pauvre Minuccio !

Première demoiselle.

Nous voulons qu’il nous dise une romance.

Deuxième demoiselle.

Et des tensons.

Troisième demoiselle.

Et des jeux-partis.

La Reine, à Minuccio.

Sais-tu que j’ai à me plaindre de toi ? On te voit paraître quand le roi arrive, mais dès que je suis seule, tu ne te montres plus.

Ser Vespasiano, s’avançant.

Votre Majesté est dans une grande erreur. Il ne se passe point de jour qu’on ne me voie en ce palais.

La Reine.

Bonjour, Vespasiano, bonjour.

Minuccio, à part.

Que va-t-il devenir maintenant ? Il est soldat, il faut qu’il parte.

Le Roi, lisant d’un air distrait, et s’adressant à Minuccio.

Je suis bien aise de te voir. Tu vas me conter les nouvelles. Allons, bois un verre de vin.

Ser Vespasiano, buvant.

Votre Majesté a bien de la bonté. Mon mariage n’est point encore fait.