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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/410

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Carmosine.

Je le crois ainsi ; mais, madame, je ne suis pas un assez bon juge…

La Reine.

Je m’en rapporte entièrement à vous.

[Carmosine.

D’où me vient l’honneur que vous me faites ? Je ne comprends pas bien que, sans me connaître…

La Reine.

Je vous connais plus que vous ne pensez, et la preuve que j’ai toute confiance en vous, c’est la question que je vais vous faire, en vous priant de l’excuser, mais d’y répondre avec franchise. Vous êtes belle, jeune et riche, dit-on.] Si ce jeune homme [dont nous parlons] demandait votre main, l’épouseriez-vous ?

Carmosine.

Mais, madame…

La Reine.

En supposant, bien entendu, que votre cœur fût libre, et qu’aucun engagement ne vînt s’opposer à cette alliance.

Carmosine.

Mais, madame, dans quel but me demandez-vous cela ?

La Reine.

C’est que j’ai pour amie une jeune fille, belle comme vous, qui a votre âge, qui est, comme vous, un peu souffrante ; c’est de la mélancolie ou peut-être