Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/421

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Carmosine.

C’est le roi qui sort du palais.

La Reine.

Vous savez cela, jeune fille ?

Carmosine.

Oui, madame ; nous demeurons si près ! nous sommes habitués à entendre ce bruit.

La Reine.

C’est le roi qui vient, en effet, et il vient ici.

Carmosine.

Est-ce possible ?

La Reine.

Il vient nous chercher toutes deux. Entendez-vous aussi ces cloches ?

Carmosine.

Oui, et j’aperçois derrière la grille une foule immense qui se rend à l’église. Aujourd’hui,… je me rappelle,… n’est-ce pas un jour de fête ? Comme ils accourent de tous côtés ! Ah ! mon rêve ! je vois mon rêve !

La Reine.

C’est l’heure de la bénédiction.

Carmosine.

Oui, en ce moment le prêtre est à l’autel, et tous s’inclinent devant lui. Il se retourne vers la foule, il tient entre ses mains l’image du Sauveur, il l’élève… Pardonnez-moi !

Elle s’agenouille.