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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Comédies III.djvu/82

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voyons. Vous ne dites rien ? Vous me menacez, je m’expose, et vous ne bougez pas ? Je m’attendais à vous voir au moins vous précipiter à mes pieds comme Rodrigue, ou M. Camus lui-même. Il y serait déjà, à votre place.

Le comte.

Cela vous divertit donc beaucoup de vous moquer du pauvre monde ?

La marquise.

Et vous, cela vous surprend donc bien de ce qu’on ose vous braver en face ?

Le comte.

Prenez garde ! Si vous êtes brave, j’ai été hussard, moi, madame, je suis bien aise de vous le dire, et il n’y a pas encore si longtemps.

La marquise.

Vraiment ! Eh bien ! à la bonne heure. Une déclaration de hussard, cela doit être curieux ; je n’ai jamais vu cela de ma vie. Voulez-vous que j’appelle ma femme de chambre ? Je suppose qu’elle saura vous répondre. Vous me donnerez une représentation.

On entend la sonnette.

Le comte.

Encore cette sonnerie ! Adieu donc, marquise. Je ne vous en tiens pas quitte, au moins.

Il ouvre la porte.

La marquise.

À ce soir, toujours, n’est-ce pas ? Mais qu’est-ce donc que ce bruit que j’entends ?