CHAPITRE V
J’étais assis un soir au coin du feu avec Desgenais. La fenêtre était ouverte ; c’était un de ces premiers jours de mars, qui sont les messagers du printemps ; il avait plu, une douce odeur venait du jardin.
— Que ferons-nous, mon ami, lui dis-je, lorsque le printemps sera venu ? Je me sens l’envie de voyager.
— Je ferai, me dit Desgenais, ce que j’ai fait l’an passé : j’irai à la campagne quand ce sera le temps d’y aller.
— Quoi ! répondis-je, faites-vous tous les ans la même chose ? Vous allez donc recommencer notre vie de cette année ?
— Que voulez-vous que je fasse ? répliqua-t-il.
— C’est juste, m’écriai-je en me levant en sursaut ; oui, que voulez-vous que je fasse ? vous avez bien dit. Ah ! Desgenais, que tout cela me fatigue ! Est-ce que vous n’êtes jamais las de cette vie que vous menez ?
— Non, me dit-il.
J’étais debout devant une gravure qui représentait la Madeleine au désert ; je joignis les mains involon-