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Page:Musset - Œuvres complètes d’Alfred de Musset. Poésies II.djvu/84

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Grâce à Dieu, pour New-York elle est enfin partie ;
C’était un vieux rameau de l’arbre de la vie :
Et tant de pauvres gens d’ailleurs s’y sont pendus,
Qu’il n’est pas étonnant qu’elle ait les bras rompus.


IV


Le scandale, au contraire, a cela d’admirable,
Qu’étant vieux comme Hérode, il est toujours nouveau ;
Que voilà cinq mille ans qu’on le trouve adorable :
Toujours frais, toujours gai, vrai Tithon de la Fable,
Que l’Aurore, au lever, rend plus jeune et plus beau,
Et que Vénus, le soir, endort dans un berceau.


V


Apprenez donc, lecteur, que je viens d’Allemagne.
Vous savez, en été, comme on s’ennuie ici ;
En outre, pour mon compte, ayant quelque souci,
Je m’en fus prendre à Bade un semblant de campagne.
(Bade est un parc anglais fait sur une montagne,
Ayant quelque rapport avec Montmorency.)


VI


Vers le mois de juillet, quiconque a de l’usage
Et porte du respect au boulevard de Gand,
Sait que le vrai bon ton ordonne absolument
À tout être créé possédant équipage
De se précipiter sur ce petit village,
Et de s’y bousculer impitoyablement.