Page:Musset - Biographie d’Alfred de Musset, sa vie et ses œuvres.djvu/353

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rais citer vingt qui lui ont donné des témoignages d’amitié. Celles auxquelles il a adressé des vers, en les désignant par des initiales, madame T…, madame O…, madame G…, sont aisément reconnaissables pour les gens du monde. Madame Menessier-Nodier ayant été nommée par le poète, il n’y a pas aujourd’hui d’indiscrétion à dire que le sonnet Je vous ai vue enfant et les deux suivants ont été faits pour elle. Le rondeau Il est aisé de plaire à qui veut plaire est adressé à la femme d’un ministre. Mais on ne trouve pas dans le recueil des poésies de vers à une personne que je veux et dois nommer : madame Ancelot aimait beaucoup Alfred de Musset ; elle lui fut très utile en appuyant sa candidature à l’Académie, en l’aidant à faire la conquête de M. Ancelot, en disant du bien de lui avec cette préméditation constante dont les femmes de cœur sont seules capables ; aussi a-t-il toujours parlé de madame Ancelot avec respect et reconnaissance ; il se disait hautement son obligé. Ceux qui ont représenté Alfred de Musset enclin à la médisance et à la raillerie ont prouvé qu’ils ne le connaissaient point. Il n’a jamais médit de personne ; jamais il n’a sacrifié un absent au plaisir de faire un bon mot, et même il ne prêtait pas volontiers l’oreille aux médisances des autres, de peur de s’en rendre complice en les écoutant. Il faudrait aimer bien peu la vérité pour ne pas vouloir reconnaître que les auteurs des méchants bons mots