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Elle s’habilla de même et nous partîmes de la maison en voiture.

Au bout d’une heure, je me vis dans une vaste salle, tendue en noir, éclairée par une seule lampe suspendue au plafond.

Au milieu, s’élevait un prie-Dieu environné de coussins.

Agenouillez-vous, ma nièce ; préparez-vous par la prière et supportez avec courage tout le mal que Dieu veut nous infliger.

J’avais à peine obéi, qu’une porte secrète s’ouvrit, un moine vêtu comme nous, s’approcha de moi, marmotta quelques paroles ; puis, écartant ma robe et faisant tomber les pans de chaque côté, il mit à découvert toute la partie postérieure de mon corps.

Un léger frémissement échappa au moine ; extasié sans doute à la vue de ma chair, sa main se promena partout, s’arrêta sur mes fesses et finit par se poser plus bas.

« C’est par là que la femme pèche, c’est par là qu’elle doit souffrir », dit une voix sépulcrale…