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PREMIÈRE PARTIE
de ses larmes, je la buvais avec ivresse !
Les sens ne parlaient plus ; mon âme seule s’épanchait tout entière, mon amour se peignait vif, brûlant, dans mon langage et dans mes yeux.
Fanny m’écoutait muette, étonnée, ravie : elle respirait mon souffle, mon regard, me pressait par moments et semblait me dire : — Oh ! oui, encore à toi ! toute à toi ! Comme elle avait livré son corps, crédule, innocente, elle livrait aussi son âme, confiante, enivrée. Je crus, dans un baiser, la prendre sur ses lèvres : je lui donnai toute la mienne. Ce fut le ciel, et ce fut tout !
Nous nous levâmes enfin. Je voulus voir encore la comtesse. Elle était ignoblement renversée, la figure défaite, le corps sale, taché, comme une femme ivre jetée nue