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DEUXIÈME PARTIE

vis souvent pleurer sur son divan, se tordre, se rouler désespérée, et, tout à coup, déchirer, jeter ses vêtements, se mettre toute nue devant une glace, l’œil égaré, comme une folle. Elle se touchait, se frappait, s’excitait au plaisir avec une frénésie insensée et brutale. Je ne pouvais plus la guérir, mais je voulus voir jusqu’où se porterait ce délire des sens.

Un soir, j’étais à mon poste, Fanny allait se coucher, lorsque je l’entendis s’écrier :

— Qui est là ? Est-ce vous, Angélique ?… Gamiani !… Oh ! madame, j’étais loin…

GAMIANI.

Sans doute ; vous me fuyez, vous me repoussez : j’ai dû recourir à la ruse. J’ai trompé, éloigné vos gens, et me voici !