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GAMIANI

sais la tête de la supérieure, je la tirais par les cheveux. Alors elle lâchait prise : elle me touchait doucement, m’injectait sa salive, me léchait avec lenteur, ou me mordillait le poil et la chair avec une raffinerie si délicate, si sensuelle à la fois, que ce seul souvenir me fait suinter de plaisir. Oh ! quelles délices m’enivraient ! quelle rage me possédait ! Je hurlais sans mesure ; je m’abattais abîmée, ou m’élevais égarée, et toujours la pointe rapide, aiguë, m’atteignait, me perçait avec raideur ! Deux lèvres minces et fermes prenaient mon clitoris, le pinçaient, le pressaient à me détacher l’âme ! Non, Fanny, il est impossible de sentir, de jouir de la sorte plus d’une fois en sa vie ! Quelle tension dans mes nerfs ! quel battement dans mes artères ! quelle ardeur