Page:Musset - Gamiani ou deux nuits d’excès (éd. Poulet-Malassis), 1866.djvu/198

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
136
GAMIANI

nues, immobiles, soudées, pour ainsi dire, l’une à l’autre, on eût dit qu’il s’opérait entre elles une fusion mystérieuse, que leurs âmes se mêlaient en silence.

Insensiblement Gamiani se détache et se relève. Ses doigts jouent capricieusement dans les cheveux de Fanny, qu’elle contemple avec un sourire ineffable de langueur et de volupté. Les baisers, les tendres morsures volent de la tête aux pieds, qu’elle chatouille du bout de ses mains, du bout de sa langue. Elle se précipite ensuite à corps perdu, se redresse, retombe encore haletante, acharnée. Sa tête, ses mains se multiplient. Fanny est baisée, frottée, manipulée dans toutes ses parties ; on la pince, on la presse, on la mord. Son courage cède, elle pousse des cris aigus ; mais un toucher