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GAMIANI

GAMIANI.

Prends ! prends !… crie Gamiani en lui présentant une fiole qu’elle vient de vider à moitié. Bois ! c’est l’élixir de vie. Tes forces vont renaître !

Fanny, anéantie, incapable de résister, avale la liqueur qu’on verse dans sa bouche entr’ouverte.

— Ah ! ah ! s’écrie Gamiani d’une voix éclatante, tu es à moi !

Son regard avait quelque chose d’infernal. À genoux entre les jambes de Fanny, elle s’attachait son redoutable instrument et le brandissait d’un air menaçant.

À cette vue, les transports de Fanny redoublent plus violents. Il semble qu’un feu intérieur la tourmente et la pousse à la