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PREMIÈRE PARTIE

dans les bras d’une autre femme, les cheveux épars, pantelante, abattue, et que tourmente encore un plaisir avorté.

Mon sang était de feu, mes sens grondaient : je tombai comme étourdi sur un sopha.

Revenu de cette émotion, je calculai froidement ce que j’avais à faire pour surprendre la comtesse : il le fallait à tout prix.

Je me décidai à l’observer pendant la nuit, à me cacher dans sa chambre à coucher. La porte vitrée d’un cabinet de toilette faisait face au lit. Je compris tout l’avantage de cette position, et, me dérobant, à l’aide de quelques robes suspendues, je me résignai patiemment à attendre l’heure du sabbat.