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PREMIÈRE PARTIE

— Ah ! Fanny ! m’écriai-je, attends… à toi !… ah !

À mon tour je crus rendre toute ma vie.

Quel excès !… Anéanti, perdu dans les bras de Fanny, je n’avais rien senti des attaques terribles de la comtesse.

Rappelée à elle par nos cris, nos soupirs, transportée de fureur et d’envie, elle s’était jetée sur moi pour m’arracher à son amie. Ses bras m’étreignaient en me secouant, ses doigts creusaient ma chair, ses dents mordaient.

Ce double contact de deux corps suant le plaisir, tout brûlants de luxure, me ravivait encore, redoublait mes désirs.

Le feu me touchait partout. Je demeurai ferme, victorieux, au pouvoir de Fanny ; puis, sans rien perdre de ma position, dans