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GAMIANI

retirai effrayée des paroles du moine. Seule, je voulus prier, m’occuper de Dieu ; mais je ne pouvais voir que l’image du supplice qui m’attendait.

Ma tante vint me trouver au milieu de la nuit. Elle m’ordonna de me mettre nue, me lava de la tête aux pieds et me fit prendre une grande robe noire serrée autour du cou et entièrement fendue par derrière. Elle s’habilla de même, et nous partîmes de la maison, en voiture.

Au bout d’une heure, je me vis dans une vaste salle tendue en noir, éclairée par une seule lampe suspendue au plafond.

Au milieu s’élevait un prie-Dieu environné de coussins.

— Agenouillez-vous, ma nièce ; préparez-vous par la prière, et supportez avec cou-