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Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/274

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cette réponse, toutes les fois qu’on l’a prononcée, et n’importe qui.

— C’est vrai ; où voulez-vous en venir ?

— Les femmes ne se battent pas ; mais, telle que la société est faite, il n’y a pourtant aucun être, de tel sexe qu’il soit, qui ne doive, à certains moments de sa vie, fût-elle réglée comme une horloge, solide comme le fer, voir tout mis en question. Réfléchissez ; qui voyez-vous échapper à cette loi ? quelques personnes peut-être ; mais voyez ce qui en arrive : si c’est un homme, le déshonneur ; si c’est une femme, quoi ? l’oubli. Tout être qui vit de la vie véritable, doit par cela même faire preuve qu’il vit. Il y a donc pour une femme comme pour un homme telle occasion où elle est attaquée. Si elle est brave, elle se lève, fait acte de présence, et se rassoit. Un coup d’épée ne prouve rien pour elle. Non seulement il faut qu’elle se défende, mais qu’elle forge elle-même ses armes.