Page:Musset - La Confession d’un enfant du siècle, vol. II, 1836.djvu/35

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qu’il ne savait autre chose, sinon qu’elle l’avait envoyé chercher et chargé d’aller m’avertir, comme il s’en était acquitté. Cependant, tout en parlant, nous étions arrivés en haut de la grand’rue, dans un endroit désert. Voyant que ni la ruse ni la prière ne me servait de rien, je me retournai tout à coup et lui pris les deux bras.

« Qu’est-ce à dire, monsieur ? voulez-vous user de violence ?

– Non ; mais je veux que vous parliez.

– Monsieur, je n’ai peur de personne, et je vous ai dit ce que je devais.

– Vous avez dit ce que vous deviez et non ce que vous savez. Madame Pierson n’est point malade ; je le sais, j’en suis sûr.

– Qu’en savez-vous ?

– La servante me l’a dit. Pourquoi me ferme-t-elle sa porte, et pourquoi est-ce vous qu’elle en charge ? »

Mercanson vit passer un paysan. « Pierre,