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dans les comptes dès le XIIIe siècle[1]. Elle est mise sur la même ligne que les poissons parés, salés ou séchés, et le Livre des Métiers de Boileau parle positivement de « morues baconnées », c’est-à-dire, selon nous, traitée et salée comme le porc, « le bacon ». Malgré tout jus-

    Discovery of Maine ; Mittel Deutsches Worlerbuch de Schiller et Lubbler, Bremen, 1880 ; Bibliographia critica portegueza, Porto, 1875-85 ; Pedro martyr, etc.)

    Il y avait un autre nom donné à la morue dans les habitudes du commerce. C’est celui de gauberge. Littré définit la goberge, « morue, la plus grande et la plus large de l’Océan ».

    Ce n’était pas tout à fait cela à La Rochelle, au XVIe siècle. La gauberge était la morue séchée, par opposition à la morue verte. C’est ce qui ressort de l’examen d’un texte de 1537, mais surtout du règlement pour les compteurs de poissons, chargés de compter les poissons verts et secs (Bibl. de La Rochelle, mss. 90, fo 21). Le petit poisson vert a exactement la même dimension que la petite gauberge, 16 pouces. D’ailleurs dans l’énumération des droits, le doute doit disparaître puisqu’on y lit ceci :

    Pour millier de grande moullue verte que gauberge 
    8 5° ts
     de moien tant de moullue verte que de gauberge 
    6»
    de petit tant vert que sec y compris le maquereau 
    4»

  1. 1244. C’est le compte d’Alfonse de Poitiers (Bibl. nat., fonds fr., no 9019 cité par Du Gange : « De alleciis et morutis datis Guillelmo de Lorriac ». Dans un