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de homarderies et la chasse aux phoques, qui créaient de nouvelles branches d’industrie. Des homarderies furent établies par les Français et des industriels de nationalité anglaise sur la côte française. Il s’agissait donc de savoir si la légitimité de ces industries pouvait découler de l’interprétation de l’article XIII du traité d’Utrecht qui semblait muet sur ces diverses questions.

M. Ribot, à ce propos, rappelle plaisamment, dans la séance du 23 janvier, qu’on a discuté la fameuse question de savoir si le homard est un poisson. « On en rit beaucoup en Angleterre, après dîner, et on dit que nous ignorons l’histoire naturelle parce que nous en sommes à confondre le homard avec un poisson. On n’oublie qu’une chose, c’est que l’histoire naturelle a fait des progrès dans notre siècle, comme toutes les sciences, et quand on a la curiosité de lire les traités d’histoire naturelle publiés vers 1713, on voit que le homard était rangé dans la catégorie des poissons[1]. C’est une grande querelle qui peut faire verser beaucoup d’encre,

  1. C’est le cas de remettre sous les yeux du lecteur ces définitions facétieuses et si connues d’ailleurs, des anciens Dictionnaires de l’Académie (Voir l’édition de 1761) :

    Homard, s. m. Grosse écrevisse de mer.

    Écrevisse, s. f. Poisson, qui, selon l’opinion vulgaire, va presque toujours à reculons.