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dit-il, qui faisoient paraître plus de demi-arpent de leur échine hors de l’eau et poussoient plus de deux lances de hauteur des gros canaux d’eau en l’air par les trous qu’ils avoient sur la tête. »

En arrivant au Grand Banc de Terre-Neuve où se fait la pêche des morues vertes, le Jonas retrouve une forêt de navires que Lescarbot et ses compagnons avaient vue à la rade de Chef-de-Bois et de La Pallice et qui les avait devancés de deux jours. Là l’équipage se livre à la pêche de la morue et à la chasse des oiseaux appelés Happefoies si friands des débris des morues ; on y pêchait également des merlus et des bars. Près de la baie de de Campseau, on rencontra un bateau de Saint-Malo, au service de la compagnie, qui leur fit don de bars, de merlus et de grands flétans.

À leur arrivée à terre, les hommes de l’équipage employaient leurs loisirs à recueillir des moules, ou des « houmars (espèces de langoustes) ou des crappes qui sont abondamment sous les roches. »

Laissons Lescarbot poursuivre son voyage, et passons aux expéditions qui suivirent.

De Mons avait en 1607 le crédit nécessaire pour faire relever son privilège, mais pour un an seulement, et équipait deux navires à Honfleur à destination de Tadoussac sous la conduite de Champlain et Pontgravé. À cette épo-