anglais pour le caractériser et l’on aurait pu l’appeler « petit marquis » ou « Monsieur Régence. » C’est à ce Musset-là que nous devons Sur trois marches de marbre rose et Vous m’envoyez, belle Émilie et Simone et Silvia et les lettres, un peu négligées, du reste, de Dupuis et Cotonet et si ce Musset-là eût existé seul, il faudrait mettre Musset dans la liste des auteurs qui ont continué à travers le XIXe siècle, les traditions du XVIIIe et du XVIIe et il n’aurait pas sa place dans la « grande boutique romantique &, comme il a dit. Mais il en aurait une très belle encore dans l’histoire littéraire et l’on parlerait à son propos de nouveau Boufflers, de nouveau Dorat (le vrai a été beaucoup trop méprisé) et même comme l’a fait très justement Nisard, on associerait directement son nom à celui de La Fontaine. On dirait : « La période de 1825 à 1850 fut une époque où les poètes se distinguaient par une foule de qualités brillantes et par ceci que, par réaction sans doute contre leurs prédécesseurs, ils manquaient d’esprit. 11 y eut des exceptions comme Béranger, comme Henri Heine qui était allemand et comme le très français Alfred de Musset. Il combinait à merveille Bernis, Voltaire, Marivaux et même La Fontaine. Il n’était pas du tout de son temps et d’ordinaire, il
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