Page:Musset - Poésies, édition Nelson.djvu/36

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Es-tu, je t’en soupçonne,
Le vieux cadran de fer
Oui sonne
L’heure aux damnés d’enfer?

Sur ton front qui voyage,
Ce soir, ont-ils compté
Quel âge
A leur éternité?

Est-ce un ver qui te ronge,
Quand ton disque noirci
S’allonge
En croissant rétréci?
 
Qui t’avait éborgnée
L’autre nuit ? T’étais-tu
Cognée
A quelque arbre pointu?
 
Car tu vins, pâle et morne,
Coller sur mes carreaux
Ta corne
A travers les barreaux.
 
Va, lune moribonde.
Le beau corps de Phœbé
La blonde
Dans la mer est tombé.