Page:Musset - Poésies, édition Nelson.djvu/94

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NINON, s’agenouillant à son prie-Dieu.

Christe ! dum fixus cruci
Expandis orbi hrachia,
Amare da crucem, tuo
Da nos in amplexu mori.

Elle se déshabille.


NINETTE
rentre épouvantée, et se jette dans un fauteuil.


Ma chère, je suis morte !


NINON.


Qu’as-tu ? qu’arrive-t-il ?

NINETTE.


Je ne peux plus parler.


NINON.


Pourquoi ? Mon Dieu ! je tremble en te voyant trembler.

NINETTE.


Je n’étais pas, ma chère, à trois pas de ta porte ;
Un homme vient à moi, m’enlève dans ses bras.
M’embrasse tant qu’il peut, me repose par terre.
Et se sauve en courant.

NINON.


Ah ! mon Dieu ! comment faire ?

C’est peut-être un voleur.

NINETTE.

Oh ! non, je ne crois pas.

Il avait sur l’épaule une chaîne superbe,